Psychanalyse du loup

c'est qui les loups ? eux les êtres à poil et à quatre pattes ou nous les dits penseurs

où comment faire porter aux autres le poid de sa conscience....


"Qu'aurait à dire, allongé sur le divan, Monsieur Loup ? " Pourquoi suis-je le symbole du sauvage ? du mal ? De l'immonde ? Pourquoi, simple carnivore parmi tant d'autres, suis-je à ce point haî de l'homme ? Est-ce parce que je lui ressemble tant ? Est-ce parce-que, comme lui, je vis en meute, en famille, en couple ? Est-ce parce que je suis, comme lui, excellent chasseur ? Est-ce parce que je lui tends le miroir de sa propre animalité ?"



Bruno Bettelheim, dans sa Psychanalyse des contes de fées (Robert Laffont, 1976), nous éclaire sur la symbolique du loup.

A propos de l'histoire des Trois petits cochons, il explique que pour l'enfant :" Le loup est de toute évidence un animale méchant, qui cherche à détruire. La méchanceté du loup est quelque chose que le jeune enfant reconnaît en lui-même : son envie de manger goulûment, et sa conséquence, l'angoisse d'avoir, peut-être à subir lui-même le sort du loup."

Au fond ce qui nous effraie tant chez le loup, c'est ce défaut que nous-mêmes, les hommes, partageons si bien avec lui : la convoitise, la voracité, la gloutonnerie. La méchanceté du loup, c'est la nôtre. Nous attribuons au loup ce qui à de plus terrible en nous-même.

Ainsi, dans le Petit chaperon Rouge, c'est une autre dimension humaine qu'incarne le loup, celle des peurs, des pulsions et des interdits qui s'articulent autour de la sexualité. Bettelheim écrit : " Si nous n'avions pas en nous-même quelque chose qui aime le grand méchant loup, il aurait moins de pouvoir sur nous. Il est donc important de comprendre sa nature et encore plus important d'apprendre ce qui nous le rend si séduisant." Le loup, c'est bien nous. L'auteur ajoute : "Mais le loup ne se contente pas d'êtrele séducteur mâle, il représente aussi les tendances asociales, animales, qui agissent en nous."

Il y aurait un livre entier à écrir sur ce sujet. Mais pour faire court, une psychanalyse de notre peur du loup deviendrait trés vite, tout simplement, la psychanalyse de nos peurs. Et certainement de nos peurs les plus archaîques.

(trouvé en surfant de ci de là)