Ryath, délivrance ou destinée

Nombre de messages : 103 Date d'inscription : 22/11/2007

Rp en corrélation avec Décapitée, la tite Shiraz

Le destin… personne n’échappait à sa destinée ! Elle était liée à nous dès notre premier souffle, héritage des parents et des vouloirs des dieux à moins que parfois ça ne soit des démons. On avait beau lutter quand il ne nous convenait pas, quand des résurgences de vies passées affluaient… toujours les évènements nous amenaient plus loin sur la route, notre route.

J’aurais du savoir, j’aurais pu prévenir, conter, agir… mais au fond de moi je savais que rien n’aurait pu éviter les fils de se dérouler nous entraînant vers des abîmes de souffrances. Il me fallait chercher ma délivrance, l’acceptation de mon être et de ce que j’étais à cela seul l’équilibre des choses était attaché. Je pris quelques affaires et m’enfonçait loin dans les terres, passant des terres gelées aux terres arides et soufreuse de Vulcano. Ce volcan qui toujours m’attirait dans les moments sombres et difficiles de ma vie.

Je m’assis sur un rocher en surplomb du cratère, regardais les bulles de lave éclataient avant de finir parfois geyser incandescent. Les nuages jaune du soufre s’élevant des roches tout autour du puit de lave dessinant comme une auréole. Sticker contrairement à son habitude m’avait suivi jusque là. Il n’aimait pas l’odeur du souffre et la chaleur des roches et préférait m’attendre dans quelque coin montagneux où il pouvait trouver fraîcheur. Sans doute savait il, lui bien avant moi que la marche du destin amorçait une courbe et que nul ne pouvait deviner l’inconnu plus loin. Mais il était rempli de ce calme que peuvent avoir les bêtes parfois face à l’inexorable. C’était un vieux loup solitaire qui m’accompagnait depuis si longtemps qu’il devait me connaître mieux que moi même.

Je le regardais, ses yeux jaunes zébrés de fin fil rouge sang m’observaient, semblant attendre. Mes pensées remonter le temps, sans doute les derniers évènements avaient fait basculer un levier ouvrant une porte livrant passage vers je ne savais encore quels endroits… mais mon destin était là !…

Le déchirement des âmes et des cœurs, la perte de raison devant une chose somme toute insignifiante comme la rébellion et désobéissance d’un enfant face à ses parents voulant la corriger avait libéré des forces obscures qui nous emportaient . Mais de part nos origines cela était inévitable. Face au joug du destin ils nous fallaient mourir, encore et encore pour renaître des cendres… toujours plus fort.,le prix en étant la souffrance voir la mort définitive si nous n’étions pas de taille.

J’aurais aimé que Kwaswa, le vieux shaman soit là pour me guider comme il l’avait souvent fait. Quand emportée par des crises de rage suicidaires incontrôlables, il avait su me redonner équilibre, m’expliquer les choses. Puis il avait été encore là pour me rendre la plénitude de mon entité jusqu’à me permettre de retrouver les pans oubliés de ma vie ainsi que d’autres inconnus. Grâce à lui j’avais appris qui était ma mère, une femme douce et tendre, une louve maîtrisant à la perfection ses origines lycan par l’amour partagé et heureux avec un humain dont elle avait eu un fils. Fils de la lumière et de l’amour il oeuvrait pour le bien, combattant les ombres ayant emporté notre mère dans des ténèbres sans nom. J’étais née de ces ténèbres, fille de la douleur, de l’esclave violentée dans sa chair et son âme, arrachée à sa famille, son pays. La mère était redevenue louve, sanguinaire et vengeresse. Je renfermais en moi la part d’ombre et ne m’étonnait plus d’avoir était scellée par les ténèbres à mon arrivé dans le pays d’origine de ma mère.

J’avais compris alors mon combat inconscient contre cette ombre essayant de retenir, retrouver les bribes de lumière que je sentais avoir fait parti de moi… un jour… ailleurs. Tous mes conflits intérieurs, mes rages et mes folies qui m’avait valu si souvent des blessures et des peines trouvaient raison d’être. Mon équilibre était autre, mon frère était la lumière, j’étais l’ombre nous avions vécu chacun dans l’ignorance et les mêmes états aujourd’hui nous pouvions enfin laisser libre cours à nos moi intérieurs….

Nombre de messages : 103 Date d'inscription : 22/11/2007

Ma rencontre avec Shiryu et la Meute m’avait confirmé Ma Voie. C’était comme retrouver une famille, ma famille perdue, une place, ma place. La fusion si infiniment pleine avec mon amour me donnait la force d’accomplir les choses. Il avait fallu le déploiement des ses forces sombres pour catalyser les énergies nécessaires, celles de haine et d’amour à leur paroxysme amenant aux pires folies aspirant la mienne me laissant vide comme abandonnée de toute vie, hagarde ne sachant où aller.

Je me levais, avançait jusqu’à l’extrémité du rocher, sticker à mes cotés, flanc contre jambe, tête levée, regard indéfinissable.

-« Mère ?!… »

J’attendais, poings serrés les ongles entrant dans mes paumes, les yeux rougit de fixer le sang de la terre s’écoulant de la montagne.

-« Mère ?!… »

Un long et sourd hurlement commença à s’élevait, enflant peu à peu, amplifié par l’écho sur les parois du cratère comme si toute une meute se renvoyait ce cri guttural. C’était comme une spirale de son se matérialisant, entraînant par des ondes invisible la matière environnante. Un souffle puissant tournait autour du cratère renforçant encore le cri lancé, l’emportant plus haut plus fort. Sticker qui jusque là s’était aplati au sol gémissant, se releva et levant la gueule vers la colonne de souffre qui s’élevait en torsade comme un vortex au dessus du cratère joignit son hurlement aux éléments déchaînés.

L’enfer était là devant nous, fait de grondement, de flamme et de sang. Le hurlement n’en finissait pas emplissant ma tête comme un appel. Je me sentais l’envie d’hurler moi aussi, de mêler mon chant à celui de ma mère. Il était puissant et envoutant venait de quelque méandre abyssale. Je ne savais même pas si ma mère vivait encore ni où elle était, je n’avais que d’infimes fibres de son existence dévoilées par Kwaswa. Mais elle était là, répondait à mon appel et m’appelait à son tour. Je regardais sticker posais ma main sur sa tête un instant. Je savais être là pour accomplir une part de ma vie trouver la dernière facette de mon équilibre et libérer les forces qui m’habitaient. Je respirais à fond comme si je me préparais à une plongée en apnée, fermais les yeux et dans un élan bondis dans le vide vers ce vortex. Je le voyais pas mais sentais que sticker m’avait suivi. Sensation de chute un instant puis de flottement, disparition d’apesanteur. J’ouvris les yeux, nous étions nimbés de jaune au milieu de la colonne. Je ne sentais aucune chaleur, pas même de froid, je fixais sticker et lâchais mon esprit.

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-« Regardes !… Regardes ma fille !… »

Le vortex se pliait, torsadait et plissait, de chaque plis pointaient des formes et des visages, s’approchant de moi effleurant mon corps. Ils tournaient autour de nous nous aspirant dans une ronde s’accélérant à chaque nouvelle apparition. Toutes les âmes prises et torturées, tous les compagnons de combats, les morts décharnés et les vivants aussi, parfois plus morts que les morts eux mêmes. Puis vint ceux de la Meute, faces humaines se tordant pour devenir les lycans qu’ils étaient, ces loups sans crainte assoiffés de sang ne reculant devant rien pour assouvir cette faim n’ayant qu’un seul intérêt celui de la Meute, et peu importait la manière de tuer, déchirer, il fallait nourrir la famille, la protéger et défendre leur territoire. Une seule règle, un seul objectif… TUER… ramener infatigablement la manne de sang et d’âmes, semer horreur et terreur, susciter peur et colère, aller contre toutes lois et natures, rester libre…

-« Ecoutes !… Ecoutes ma fille !… »

Un instant j’avais cesser d’entendre le chant qui coulait maintenant comme une avalanche de sons sourds, rocailleux, résonnant de cris ceux de la mort et de la vie, de la souffrance et de l’espoir, de la haine et de l’amour. Tout était là, suspendu entre deux mondes, hier et demain, l’univers infini de la vie, le présent n’étant qu’une mince passerelle pouvant mener où l’on voulait. Le carrousel des silhouettes se poursuivait, nous avalant peu à peu, déjà sticker semblait se fondre tel un fantôme par mis elles.

Shiraz, ma fille…si terriblement rebelle et insatiable de vie, Eve… Louve si superbement revêche, Léona… silencieuse et secrète… Coroner… tueur par excellence, loup solitaire et tranquille… Ma famille, si rageusement belle…

-« Sens !… Sens ma fille !… »

Des filets de laves s’élevait se nouant aux tresses de soufre jaune tel du sang s’étirant, venant brûler ma peau, incendier mon âme. Je brûlais, brasier tailladant mes entrailles, repoussant mes chairs, calcinant jusqu’à la moindre parcelle de mon corps. Au milieu de la fournaise, je n’étais plus que flamme se nourrissant des âmes que chacun m’apportaient comme offrande de vie. Le souffle du chant me transperçait de toute part, emportant ma raison me laissant vide, je me sentais basculer vers un néant sans nom. Mes yeux flamboyant cherchaient à s’accrocher à ceux qui me fixaient liens intangibles me fortifiants.

Shiryu, ma vie… au regard vide, à l’âme si sombre et déchirée. Mon âme si forte et immunisante. Il m’enveloppait, apaisant le feu, m’inculquant pas sa seule présence le contrôle nécessaire pour ne point sombrer.

-« Sois !… Sois ma fille !… »

Des yeux incandescents surgirent devant moi gommant tous autres images, envoûtants.

Sticker, mon loup… sanguinaire et protecteur, compagnon indéfectible de tous mes combats physiques et mentaux.

Jaillis d’un de ces filets de lave dans lequel il s’était fondu, s’étirait, s’enroulait autour de moi recouvrant chaque centimètre de mon corps de ses fins poils argentés, doux et soyeux dans lesquels j’avais si souvent chercher réconfort en y glissant mes doigts. Une douleur indicible me vriller l’esprit, tandis que je sentais mon regard embrasé léchait, aspirait le sien jusqu’à ce qu’il disparaisse. Sticker n’était plus, il avait fait l’ultime don, celui de son âme m’offrant par delà sa vie la mienne, pleine et entière.

Je me retrouvais sur la roche, le silence m’entourant, j’aurais pu croire avoir rêver si ce n’était l’absence de mon loup, mes quatre pattes, ma fourrure et mon museau. Comme un enfant nouveau né, du font de ma gorge sorti un chant, mon premier. Levant la gueule vers les cieux, la mélopée des loups s’éleva, d’abord timide puis puissante faite de la souffrance d’être, de la colère de ce que l’on ne peut dénouer, mais aussi de la vie que dans l’acceptation de son destin l’éternité nous ouvre ses portes.

-« Vas !… Vas ma fille !… »

Le grondement se répercutait encore répondant à celui de ma mère, effaçant toute trace du passé. Doucement il se tut. Un sentiment d’accomplissement et de paix m’envahit, lentement je repris forme humaine. Je pensais à mon frère, Billy Boy, souhaitant que ma délivrance puisse lui apporter la sienne, toutes énergies lumineuses m’ayant quittées pour le rejoindre lui, là part de lumière inséparable de l’ombre que j’étais.

Je repris la route de notre Ombre sur Dusso, l’esprit emplit de Shiryu. Aucun mot ne pouvait qualifier notre amour, seul les battements de nos cœurs et le chant de nos âmes unifiées pouvaient en donner l’ineffable couleur. Ma route était là, à ses côtés….